Accessibilité aux lieux culturels

Une fréquentation des lieux culturels et ses limites

Concernant la fréquence des sorties culturelles, il apparaît que 75% des personnes en situation de handicap ont fréquenté au moins une fois par an un lieu culturel ces dernières années. Un chiffre stable depuis 2017 où ils étaient 72%.

Et si ces personnes privilégient avant tout le cinéma, les musées et parcs de loisirs, elles se rendent aussi dans des festivals de musique (72%) et des salles de théâtre (60%), bien que 40% de ce public en situation de handicap confient ne jamais assister à une pièce de théâtre, un opéra ou un ballet.

L’étude constate néanmoins que la fréquentation est plus élevée chez les moins de 35 ans vivant dans des grandes villes, utilisant la carte « mobilité inclusion » et ne percevant déjà pas l’accès à la culture comme un obstacle.

De plus, les sorties effectuées par des personnes en situation de handicap se font quasiment systématiquement avec le soutien d’un proche. Seuls 16% à 29% (chiffre qui varie selon le type de sortie) de ce public se rendent dans ce type de lieu de manière autonome. 

D’ailleurs, si entre 2017 et 2022 la perception des spectateurs handicapés vis-à-vis de l’accès à la culture s’est améliorée (48%, soit 9 points de plus), la question de l’accessibilité aux lieux reste l’axe prioritaire à retravailler pour 40% des personnes en situation de handicap.

Les deux autres obstacles, parfois plus importants mais sur lesquels nous avons moins d’impact, sont le niveau de l’affluence et les prix. Pour les accompagnants, c’est d’ailleurs l’affluence qui constitue le principal obstacle (28%), suivi du prix (21%).

Sources : Etude du 2 juin 2022 de la « Fondation Handicap malakoff humanis » intitulée « L’accès à la culture des personnes en situation de handicap »

Article repris du site d’Art Cena du 7 juin 2022 : « L’accès à la culture des personnes en situation de handicap »

Rendre les salles de spectacle accessibles

Structure : orientation et aménagement

Les mesures suivantes auront pour objectif de faciliter l’orientation des personnes en situation de handicap ainsi que de limiter les risques de chute ou de contacts et blessures avec les autres 

Accès extérieur :

Il faut choisir un bâtiment à proximité d’un arrêt de transport en commun et d’un parking avec place handicapée, et de préférence sur un terrain plat, lisse et non en pente. De même, pour entrer dans le bâtiment, des portes automatiques sont à privilégier.

Accès à la salle : il vaut mieux que la billetterie contienne une file d’attente prioritaire et rapide.

De plus, il est nécessaire de s’assurer que la structure comporte des portes, couloirs ainsi que des rampes d’accès dans la salle et un espace entre les rangs assez larges pour qu’une personne se déplaçant avec un fauteuil roulant, une canne ou déambulateur puisse circuler librement.  En outre, indiquer un sens de circulation est également recommandé afin d’éviter l’amas de foule et ses risques. Pour cela, il faut utiliser des signaux clairs et à la fois sonores et visuels.

Bien évidemment, le bâtiment doit disposer d’un ascenseur et WC handicapé (de préférence au rez-de -chaussée).

Enfin, il faut prendre en compte les chiens-guides et rappeler (aux enfants notamment) qu’il ne faut ni les agripper ni les distraire en cherchant à les caresser ou à jouer avec eux. En effet, ces animaux jouent un rôle essentiel pour orienter leur maître.

Dans la salle :

Il est nécessaire de laisser les sièges prioritaires accessibles, et éviter marches et escaliers pour les personnes à mobilité réduite.

Il vaut également mieux aménager l’espace de sorte à éviter les bruits parasites, réverbérations et résonnances inutiles afin d’optimiser le confort des personnes malentendantes.

Sécurité : 
Il est obligatoire de se fournir des alarmes incendie à la fois sonores et visuelles.

Accessibilité aux médias :

Si des affichages présents dans la salle : il faut faire attention au bon contraste des couleurs et à utiliser des gros caractères que des descriptions d’image afin d’en assurer une meilleure visibilité par les personnes malvoyantes. Il en va d’ailleurs de même pour le site internet du lieu (pour les réservations en ligne par exemple).

Communication :
Lors de l’accueil des spectateurs dans le hall ou du show dans la salle, il faut faire attention à parler distinctement face au public et sans gestuelle parasite (main devant la bouche par exemple). De même, un débit de parole rapide ainsi que des phrases longues et complexes sont à proscrire. Il vaut mieux reformuler si besoin. Enfin, il est utile de laisser à disposition des supports écrits pour les malentendants. Maitriser la langue des signes est une véritable valeur ajoutée.


En outre, il est préférable de s’adresser directement à la personne et non à son accompagnant, de ne pas l’infantiliser et de rester attentif à sa communication verbale et non verbale ainsi que le rassurer si besoin (notamment en cas de déficience mentale, cognitive ou psychique).